Une nouvelle correspondante handicap ministérielle pour l’inclusion au sein du Ministère
Depuis le 1er septembre 2022, Catherine Génin a pris ses fonctions de correspondante handicap ministérielle et responsable du pôle handicap, au sein du bureau de l’action sanitaire et sociale (BASS). Prête à relever les défis des années à venir, elle nous en dit plus sur son parcours, ses nouvelles missions et sur les grands chantiers qui l’attendent… Interview.
Racontez-nous votre parcours professionnel
« Je viens du monde territorial, et plus particulièrement de la région Ile-de-France, où j’ai travaillé au sein de la direction de la formation professionnelle sur des dispositifs ayant pour cible les personnes les plus éloignées de l’emploi. ».
Après un passage au Ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, et plus précisément à la Délégation générale à l’Emploi et à la Formation professionnelle (DGEFP), en tant que chargée de mission auprès de la Mission pour l’emploi des Personnes Handicapées (METH) pendant 4 ans et demi, elle choisit de poursuivre ses activités en lien avec le sujet du handicap en occupant ce nouveau poste qui lui permet de changer de positionnement : être davantage dans le concret et au cœur de l’action.
« J’ai souhaité poursuivre ma carrière sur cette thématique qui fait sens pour moi et qui me donne envie de me lever le matin ! Ce n’est pas un hasard si je suis là, j’ai envie de contribuer aux nombreux enjeux sur le sujet ! ».
Quelles sont les missions et enjeux du poste de correspondant handicap ministérielle ?
Un des enjeux prioritaires est le suivi de la convention entre le ministère et le Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP).
Le FIPHFP est un catalyseur de l’action publique en matière d’emploi des personnes en situation de handicap. Sa mission est d’impulser une dynamique et d’inciter les employeurs publics à agir en favorisant le recrutement, l’accompagnement et le maintien dans l’emploi au sein des trois fonctions publiques : territoriale, hospitalière et d’État.
Il aide les employeurs publics à remplir leurs engagements vis-à-vis des personnes en situation de handicap et à atteindre le taux légal d’emploi de 6%. Par ses financements et les partenariats qu’il noue, il incite les employeurs à mettre en œuvre des politiques d’inclusion professionnelle ambitieuses et à contribuer au changement de regard sur le handicap.
« Nous sommes actuellement en train d’élaborer le contenu de la future convention triennale « Plan Handi-Cap et inclusion » qui sera signée avec le FIPHFP pour la période 2023/2025 et présenté en comité national au mois de mars 2023. Si ce document fondateur est porté par le SRH, il implique aussi l’ensemble des directions métiers et des services du MASA, Cela permet de dresser un bilan des actions réalisées, de celles à redynamiser et ou à mettre en place, notamment au regard des évolutions réglementaires durant ces 2 dernières années de par la loi du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique. ».
Plus globalement, la mission de la référente handicap consiste en l’accompagnement et le conseil des services dans le recrutement et le maintien des personnes en situation de handicap au sein du ministère, mais aussi la mise en place d’actions de sensibilisation en direction de la communauté de travail afin de lutter contre les préjugés liés au handicap.
Le pôle handicap, c’est également l’implication de 2 agents : Aude Le Runigo et Yee Kam Au Yeung, qui ont notamment pour mission de traiter plus de 500 dossiers de demande d’aides techniques et humaines chaque année (aménagement du poste, de l’environnement de travail, accessibilité…) des agents.
Sur quels réseaux vous appuyez-vous ?
« Nous nous appuyons sur le réseau de correspondants régionaux, portés par des référents handicap en DRAAF/DAAF, dont les missions ont été précisées dans la circulaire du 17 mars 2022, relative à la désignation de référent handicap au sein de la fonction publique d’Etat à la fois au niveau national, régional, voire local. Ce réseau s’est fortement mobilisé, au côté du SRH, sur la mise en qualité des données des agents en situation de handicap dans le SIRH.
Il existe également un réseau ambassadeurs handicap et compétences, rassemblant des agents volontaires qui représentent des relais de terrain indispensables !
Nous pouvons aussi compter sur la médecine du travail, les acteurs de la prévention (conseillers et assistants de prévention), les IGAPS, les assistants de service social, etc… ».
Il s’agit d’un grand travail d’animation et d’échanges avec ces différents réseaux pour communiquer au mieux et au plus grand nombre sur la mise en œuvre coordonnée d’ actions avec comme but l’insertion des personnes en situation de handicap.
Quels constats avez-vous fait depuis votre arrivée ?
« Nous avons encore des marges de progression sur le recrutement… Nous n’avons, à l’heure actuelle, pas atteint notre objectif légal du taux d’emploi de 6%. Il faut pour cela, s’appuyer sur tous nos relais internes, mais également sur des partenaires externes pour réduire cet écart ».
C’est le même constat au niveau de l’apprentissage des personnes en situation de handicap : « Il nous faut réussir à faire connaitre les aides du FIPHFP, très incitatives pour l’apprentissage, permettant une prise en charge à 80% de la rémunération brute de l’apprenti, des aides à l’aménagement, des aides pour la formation de l’apprenti et pour le tuteur etc… ».
Quels sont les grands chantiers à venir ?
« Sans surprise, la prochaine grande étape est la mise en place de la convention handicap entre le MASA et le FIPHFP qui s’appliquera sur les 3 années à venir.
Nous avons également à cœur de renforcer la communication pour sensibiliser l’ensemble de la communauté de travail sur le handicap invisible – représentant 80% des personnes en situation de handicap – par le biais de campagnes, événements… ».
Dans un futur proche, deux dates importantes sont à retenir :
- La 26ème semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées qui se déroulera du lundi 14 au dimanche 20 novembre 2022, avec pour thématique centrale "A quand le plein emploi pour les personnes en situation de handicap ?".
Ce thème de la #SEEPH 2022 a pour ambition de mettre en visibilité les modes d’accompagnement innovants, les actions exemplaires sur les territoires, les engagements politiques des employeurs privés et publics pour permettre aux personnes en situation de handicap d’occuper la place qu’elles doivent avoir dans une société inclusive.
Le sujet invite à une prise de conscience sociétale, une implication réelle et forte des parties prenantes et une envie d’aller plus loin ensemble.
- La 5ème édition du DuoDay qui se tiendra le jeudi 17 novembre 2022, lors de la SEEPH.
« Pour promouvoir les métiers du ministère auprès de personne en situation de handicap et leur donner envie de nous rejoindre, j’espère que nous aurons beaucoup de volontaires pour réaliser ces duos. »
Le principe du DuoDay : Un employeur public ou privé ou une association accueille, à l’occasion d’une journée nationale, une personne en situation de handicap, en duo avec un professionnel volontaire. Au programme de cette journée : découverte du métier, participation active, immersion en entreprise évolution du regard porté sur le handicap.
Pour aller plus loin :
- le plan Handi-Cap et inclusion 2020-2022 du MASA
- La note de service portant sur le recrutement d’initiative locale et nationale de travailleurs handicapés, novembre 2021
- Le site du Ministère dédié au handicap
- Prendre RDV en ligne avec la cellule de signalement des discriminations
- Écrire au pôle handicap (boîte fonctionnelle) : correspondant-handicap.sg@agriculture.gouv.fr
- Appeler la cellule de signalement des discriminations : 01 49 55 82 41
- Le site du ministère des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées
- Le site du défenseur des droits
- Le portail d’information Monparcourshandicap