Interviews

1ère interview : Emilie SIMONOT, tiitulaire d’un diplôme d’ingénieur en agronomie et enseignante sur le site de Bougainville

Quelques mots sur votre intégration

Je n’ai jamais eu de soucis d’intégration, le relationnel avec mes collègues a toujours été bienveillant. Du fait de problèmes de vue, je dispose pour m’accompagner lors des cours d’une auxiliaire de vie en milieu professionnel. J’ai par ailleurs, lors de ma scolarité, eu l’occasion d’essayer plusieurs outils d’aide à l’utilisation de l’informatique, essais non concluants… je me passe aujourd’hui très bien de matériel spécifique, le tableau blanc et le feutre me conviennent parfaitement !

Votre handicap dans le cadre de vos fonctions

Je n’ai pas de soucis avec le terme « handicap ». Aux yeux de la loi, je suis reconnu travailleur handicapé. Je ne peux du reste pas conduire, la situation de handicap est bien là. Parfois les collègues souhaitent en savoir plus, même si au départ ils n’osent pas… j’en discute assez volontiers quand la relation de confiance est instaurée. Ce n’est pas toujours évident de faire accepter les aides dont nous disposons pour continuer à pouvoir travailler. Finalement, on se dit qu’une personne handicapée ça coûte cher (je dispose par exemple d’une aide au transport), et que l’on coûterait moins cher à la société à ne pas travailler.

L’accompagnement de la direction

J’aurais aimé pouvoir disposer d’un guide d’accueil à mon arrivée, pour m’informer des dispositions du ministère à l’égard de ses agents handicapés. Au début on est un peu livré à nous-mêmes, on ne sait pas à qui s’adresser, quelles sont les aides… on découvre au jour le jour. C’est d’ailleurs lors d’une inspection que j’ai été informée des possibilités d’aides au transport. Côté médecin du travail, pas de miracles, celui-ci m’ayant simplement demandé si j’avais besoin de quelque chose… même constat auprès de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées). Sans ces aides au transport mises en place par le ministère, je ne pourrais continuer à travailler. Heureusement Monsieur CONAN, responsable de la mission handicap du MAAF est très réactif, et répond toujours très rapidement à mes demandes.

Le maître mot d’une intégration efficace ?
Discuter de la situation et établir des règles de fonctionnement dès le départ, que ce soit avec les élèves ou la hiérarchie. Si on est là, c’est que nous en sommes capables !

2nde interview : Rédactrice STAT’infos à la DRIAAF

Sabrina GREGOIRE, secrétaire d’unité - Maquettiste PAO - s’exprime sur le regard de l’autre et la place des personnes handicapées dans le monde professionnel.

Verbatim
Je suis travailleuse handicapée et porteuse d’un handicap. Je considère le fait de pouvoir travailler comme une chance et une dignité. Il faut se battre pour se maintenir dans l’emploi. Et lorsqu’on a comme moi, la chance d’avoir des outils et des moyens mis à disposition pour être maintenu dans son emploi, il faut les saisir.
Mon accessibilité à la DRIAAF est assurée par un transporteur privé. Je bénéficie une fois par semaine de la possibilité d’effectuer certaines de mes missions en télétravail, il s’agit essentiellement de PAO.

Des solutions techniques, des collègues compréhensifs

Je fais tout pour que mes collègues soient à l’aise avec mon handicap, et lorsque je discute avec eux, je les sens sincèrement à l’écoute et sensibilisés. Je travaille avec des gens formidables et très humains. L’environnement est très important lorsque l’on est porteur d’un handicap.
Les moyens humains et matériels sont essentiels. Si l’on ne peut pas développer ou acquérir des compétences et les exprimer à cause du handicap, c’est une double peine.

Un conseil ?
Il y a énormément d’acteurs qui pourraient aider les personnes en situation de handicap à accéder à l’emploi même si celui-ci est de courte durée, c’est l’occasion de leur apporter de l’espoir et de leur montrer qu’ils comptent autant que les autres dans la société.


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