Guide pour mieux parler du handicap dans l’espace public

Le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) a fait de l’accessibilité et de la représentation des personnes handicapées dans l’espace public un de ses axes majeur de travail. C’est dans ce cadre qu’il publie son "Guide pour mieux parler du handicap dans l’espace public".

Contexte

La Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH), ratifiée par la France en 2010, engage les États à sensibiliser l’ensemble de la société à la situation des personnes handicapées, à promouvoir le respect de leurs droits et de leur dignité, à combattre les stéréotypes et les préjugés, et à favoriser une meilleure connaissance de leurs capacités et de leurs contributions.

Si les Jeux paralympiques ont permis des avancées notables dans la représentation des personnes handicapées, le traitement public des enjeux liés au handicap reste encore marqué par des réflexes inadaptés : une approche uniquement médicale, compassionnelle ou sensationnaliste, parfois même insultante et discriminatoire.

CNCPH

  • Conseil national consultatif des personnes handicapées

Parler du handicap dans l’espace public : un enjeu social et culturel

Les mots comptent. Mal nommer les réalités du handicap, c’est risquer d’entretenir les fantasmes, les peurs et les clichés.

À l’inverse, mieux parler du handicap, c’est reconnaître la diversité des personnes concernées, respecter leur altérité, donner place à leurs expériences de vie et retranscrire fidèlement leurs opinions.

Parler correctement du handicap n’est pas une option, c’est une responsabilité collective. C’est pour répondre à cette responsabilité que ce guide a été conçu.

Un guide pour mieux parler du handicap dans l’espace public

Le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) a fait de l’accessibilité et de la représentation des personnes handicapées dans l’espace public un de ses axes majeur de travail.

C’est dans ce cadre que le Conseil pour les questions sémantiques, sociologiques et éthiques du CNCPH s’est donné pour mission de rédiger un guide éthique pour mieux parler du handicap.

Il n’existe pas une seule façon de bien parler du handicap, mais une diversité de points de vue, de sensibilités et de récits.

L’éthique, ici, est une invitation à se mettre à la place de l’autre, à prendre conscience des effets possibles de nos paroles – sur les individus comme sur le collectif. A chacun de s’approprier ces questions, ces débats, ces bonnes pratiques et ces points d’attention présentés dans ce guide.

Consulter le site institutionnel du CNCPH

Les 10 questions à se poser pour mieux parler du handicap dans l’espace public

1. Décrire ou caricaturer ?
Faire preuve de délicatesse et éviter les jeux de mots, métaphores, images, comparaisons et clichés concernant les situations et les conditions des personnes (autisme, nanisme, schizophrénie, etc.).

2. Nommer ou enfermer ?
Ne pas réduire une personne à son « handicap » vu sous l’angle de la déficience, en la nommant par son handicap.

3. « Victime », « héros », ou personne comme les autres ?
Nommer les situations de handicap sans stigmatiser ou héroïser les personnes.

4. Parler du handicap ou d’un environnement inaccessible ?
Contextualiser les situations de handicap et montrer l’importance de l’environnement de vie des personnes.

5. Qui pour parler du handicap ?
Privilégier la prise de parole et l’expertise des personnes handicapées, sans les cantonner à une simple fonction de témoignage.

6. Visibiliser ou invisibiliser le handicap ?
Réfléchir, selon le contexte, à rendre visible ou non le handicap d’une personne.

7. Témoin ou expert ?
Donner la parole à des personnes handicapées sur d’autres sujets que le handicap.

8. Quand parler du handicap ?
Rendre ordinaires les personnes en situation de handicap en les évoquant sur des sujets qui n’en traitent pas a priori ou exclusivement.

9. Réalisme ou sensationnalisme ?
Sensibiliser au handicap sans faire de « handi-washing » ou utiliser le handicap comme un marronnier journalistique ou un titre accrocheur.

10. Être arbitre ou complice ?
Le rôle du journaliste ou de l’animateur d’une conférence est de conserver la neutralité et de rappeler les règles quand il y a un dérapage causé par une maladresse ou par une provocation volontaire.

Télécharger le guide du CNCPH

Le guide pour mieux parler du handicap dans l’espace public est en téléchargement libre sur le site du CNCPH.


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